Le Poète éléphant, par lequel la cyberédition fut lancée dans la francophonie, dès avril 1995, paraît enfin, pour la première fois, en version imprimée inépuisable. Le Poète éléphant se présente comme un long poème gothique de 196 pages, très touffu et baroque, plongeant à pic dans la Grande Noirceur de la psyché québécoise. Il trace le portrait métaphysique de l’attracteur étrange qui retient encore dans sa trajectoire circulaire l’inconscient collectif de tout un peuple. Gary Gaignon a écrit Le Poète éléphant à l’âge de 24 ans, en 1978, à l’orée du référendum catastrophique qui devait s’ensuivre au Québec, comme par une sorte de fatalité historique, et se répéter tragiquement en 1995. On dirait qu’il refuse de perdre sa pertinence depuis, à l’image de l’indécidable avenir du Québec.
Version imprimée: 196 pages, 6.0" x 9.0" (23 cm), broché (couverture souple, dos carré-collé), papier intérieur crème #60, encre intérieur noir et blanc, couverture extérieure #100 en quatre couleurs.
ISBN: 978-2-9809-5910-3
Copyright: © 2006 Gary Gaignon
«À la naissance, chaque homme porte un tableau vierge. Tout ce qu'il vit, tout ce que ses parents, ses professeurs et ses amis lui enseignent et lui font vivre comme expérience forme petit à petit un portrait secret. Si, inconscients de l'énorme pouvoir destructeur – et formateur aussi – de leurs paroles, ils lui répètent, comme des tueurs à gages de l'âme : «Tu n'es qu'un idiot», si, sans ouvrir la bouche, ce que leurs gestes, ce que leurs regards proclament est : «Tu es laid! Nous ne t'aimons pas! Nous préférons ton frère!», l'enfant se compose un terrible portrait qu'il portera parfois toute sa vie. Ce portrait marque son front comme un stigmate invisible qui pourtant influence tous ceux qu'il rencontre, tous les évènements de sa vie.»
Marc Fisher
Quatrième de couverture
Est-ce là tout le terrible secret, certes éléphantesque, d'une fuite figée en avant dans la déréliction de naissance ? Maintenant relancée dans le cyberespace littéraire, à chacun ses furtifs jeux et regards de biais, comme en miroir, sur cette sotie poétique dont l'expression dès 1980 de la négativité de soi d'une certaine psyché québécoise, ne visait pourtant qu'à stigmatiser l'invisible au front de la hantise de ce qu'elle ne soit plus jamais pour nous que porteuse de croix.